Après avoir été propriétaire d’une entreprise prospère durant plusieurs années, un entrepreneur peut facilement négliger les divers enjeux qui pourraient nuire à la valeur de son entreprise. Heureusement, en misant sur une planification stratégique, un propriétaire peut prendre certaines mesures pour accroître la valeur de son entreprise sans avoir à hausser ses bénéfices.
«Bon nombre d’entreprises avec lesquelles nous travaillons génèrent régulièrement des bénéfices d’exploitation élevés, mais, quand vient le temps de vendre, certaines sociétés obtiennent un meilleur prix à la vente que d’autres ayant pourtant des résultats similaires», observe Derek Strong, directeur régional de Roynat Capital à Vancouver, une filiale de la Banque Scotia qui propose du financement de transition et d’acquisition aux entreprises du marché intermédiaire. «Un propriétaire d’entreprise devrait réfléchir aux moyens de dégager une plus-value attirante aux yeux d’un acheteur potentiel, et ce n’est pas nécessairement lié aux bénéfices.»
«L’exercice n’est pas aussi simple que la mise en valeur d’une maison pour en accroître le prix de vente», ajoute Michael Derai, directeur régional de Roynat Capital à Montréal. Selon lui, les ajustements requis pour rehausser la valeur d’une entreprise requièrent plus qu’un simple coup de peinture ou l’ajout de pots de fleurs, mais ils en valent le coup.
«Pour accroître la valeur d’une entreprise, il faut augmenter les multiples de valorisation au-delà d’une maximisation des bénéfices et procéder à des améliorations stratégiques afin de rendre l’entreprise plus attrayante aux yeux d’acheteurs potentiels.»
M. Derai et M. Strong sont aguerris dans l’art de repérer des occasions porteuses de valeur et aident leurs clients dans l’acquisition d’entreprises en leur proposant des conseils et des structures de financement.
« Grâce à notre expertise en solutions de financement de transition et d’acquisition, nous sommes en mesure d’évaluer les facteurs à valeur ajoutée d’une entreprise de la même manière qu’un acheteur averti, ainsi que d’identifier les “vecteurs de valeur” d’une entreprise et les risques qui pourraient en déprécier la valeur.»
Mme Valli-Hasham, directrice, Services bancaires commerciaux établie à Vancouver, abonde dans me même sens : «À titre de prêteurs, nous effectuons des contrôles diligents similaires à ceux mis en œuvre par des acheteurs potentiels; nous examinons attentivement les mêmes mesures de création de valeur qu’un acheteur potentiel et pouvons donc fournir des conseils judicieux à nos clients.»
«Les acheteurs ont pris note des entreprises qui sont demeurées pertinentes en temps de pandémie, ont misé sur l’innovation et se sont appuyées sur un modèle d’affaires efficace pour au moins maintenir leurs bénéfices.»
Cimenter son équipe de direction :
Dans un contexte où la pandémie de COVID-19 a permis aux meilleures entreprises de se distinguer, M. Derai, M. Strong et Mme Valli-Hasham mentionnent d’autres moyens qu’une entreprise peut prendre pour bonifier sa valeur, à commencer par le renforcement de son leadership.
«Un acheteur sera prêt à payer beaucoup moins pour une entreprise qui dépend d’une seule personne», affirme M. Derai. Une entreprise peut dépendre sur un seul propriétaire ou exploitant responsable de sa croissance au fil des années. Si ce dernier détient toutes les connaissances et les relations clés, il existe un risque réel que les immobilisations incorporelles d’une entreprise s’évaporent dès le départ de ce propriétaire.
«Il est essentiel de pouvoir compter sur d’autres dirigeants solides et de leur transmettre des responsabilités et du savoir-faire liés à l’exploitation de l'entreprise afin que la réussite ne dépende pas uniquement de ses propriétaires.» De plus, pour assurer un transfert de connaissances efficace, une entreprise devrait se doter de politiques claires régissant l’ensemble de ses activités, des procédures normalisées d’exploitation (PNE) et des descriptions de postes uniformisées pour inspirer confiance à un acheteur potentiel et lui démontrer que l’entreprise qu’il envisage d’acquérir est dotée d’une structure interne solide et d’une équipe de direction robuste qui demeurera en place après la vente et assurera la continuité des activités. »
Quel est votre ingrédient secret ?
Un propriétaire devrait avoir une solide connaissance des principaux vecteurs de valeur de son entreprise, notamment sa valeur incorporelle, tirée entre autres de sa marque et de son bassin de clients.
«Identifiez votre “ingrédient secret” et les mesures à prendre pour protéger cet atout, conseille M. Derai. Même si son entreprise n’est pas à vendre, un propriétaire devrait toujours penser aux éléments porteurs de valeur ajoutée et prendre ses décisions d’affaires courantes en vue de protéger ces éléments.»
Améliorer la présentation de l'information et la production de rapports
Les experts de Roynat et de la Banque Scotia encouragent aussi les propriétaires d’entreprises à améliorer l'actualité, la précision et la qualité de leurs rapports de gestion et financiers et de leurs systèmes de production de rapports.
«Si vous songez à vendre votre entreprise, vous devriez faire appel aux services d’un comptable indépendant quelques années avant de vendre pour préparer au moins des états financiers dans le cadre d’une mission d’examen, afin d’assurer l’authenticité des renseignements publiés et de donner confiance aux acheteurs potentiels évaluant les mesures de votre entreprise», déclare M. Strong.
«La valeur de ces investissements ne sautera pas immédiatement aux yeux de certains propriétaires, mais cela aidera le processus de décision de la direction et pourra confirmer éventuellement à des acheteurs potentiels que des processus d’examen adéquats sont en place, ajoute Mme Valli-Hasham. Il est toujours impressionnant de constater qu’une entreprise est en mesure de fournir des rapports mensuels opportuns et précis, dans un délai d’un jour ou deux, ou de produire un sommaire des indicateurs de performance clés de ses activités.»
Faites le ménage :
Tout comme un courtier immobilier vous demanderait de sortir le balai avant d’organiser une séance de visites libres dans votre maison, les conseillers de Roynat et de la Banque Scotia recommandent aux propriétaires d’entreprises de faire un «grand nettoyage» des enjeux en suspens de leur entreprise.
Par exemple, ils devraient garder leurs dépenses et leurs actifs personnels à part de ceux de l’entreprise.
«Ne traitez pas votre entreprise comme votre compte bancaire personnel, conseille M. Strong. Versez-vous un salaire ou une prime, mais ne mêlez pas vos dépenses personnelles aux finances de votre entreprise, puisqu’elles diluent la rentabilité et troublent l’évaluation de votre entreprise par un acquéreur potentiel.»
Par ailleurs, M. Derai note aussi que les entrepreneurs prennent souvent leurs décisions en matière d’exploitation et de présentation de l’information financière en considérant les possibilités de réduire l’impôt : «Ces stratégies répandues ne sont pas mauvaises en soi, mais si vous planifiez la vente de votre entreprise, vous devrez minimiser leur application pour donner le portrait le plus juste de la rentabilité de votre entreprise à un acheteur potentiel.» Il recommande aussi aux entreprises d’alléger les structures d’entreprise complexes superflues, qui pourraient être obsolètes avoir été élaborées pour des raisons fiscales au fil des années. Pour y arriver, une entreprise pourrait par exemple liquider des filiales inactives ou se départir d’actifs non essentiels ou hors exploitation.
Des conseils pour bonifier les multiplicateurs de valeur :
L’équipe d’experts souligne que les propriétaires devraient faire appel à des conseillers chevronnés pour mettre en œuvre les mesures susmentionnées bien avant de penser à vendre leur entreprise. M. Derai se souvient d’avoir aidé une société de distribution à accroître sa valeur et à assurer la transition de sa propriété sur plusieurs années. Roynat a appuyé le propriétaire unique dans sa quête de nouveaux associés aux compétences en gestion variées afin de mettre en valeur les actifs stratégiques de son entreprise. Le fondateur a continué de se consacrer aux responsabilités mettant le plus ses forces en valeur (la vente et le service à la clientèle) tandis que les nouveaux dirigeants se chargeaient d’améliorer l’administration de l’entreprise, ce qui a permis en fin de compte aux propriétaires de vendre leur entreprise à fort prix à un grand concurrent. «Tout ça ne s’est pas fait du jour au lendemain, mais ce cas est un bel exemple de création de valeur et de monétisation de cette valeur», résume M. Derai.
Puisqu’une telle approche requiert du temps, les propriétaires doivent miser sur des stratégies à long terme et se préparer bien à l’avance, confie Mme Valli-Hasham. Les clients de la Banque Scotia ont de la chance; peu de banques comptent sur des services comme ceux de Roynat, qui se spécialise en financement de transition et d’acquisition. Les spécialistes de Roynat se distinguent par leurs connaissances, leur expérience et leurs relations sur les marchés locaux. Lorsque nos banquiers font appel à l’expertise de Roynat en temps opportun, notre processus harmonieux permet à nos clients de profiter de solutions tout-en-un.»
«En tant que spécialistes en financement de transition et d’acquisition, nous adoptons la mentalité d’un acheteur et nous cherchons à aider nos clients à accroître la valeur de leur entreprise en mettant en œuvre certaines des stratégies que nous avons mentionnées», conclut M. Strong.