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Bobbie Racette estime que la résilience et la passion sont essentielles pour les femmes qui se lancent en affaires, et vous pouvez la croire sur parole.

En effet, la fondatrice et chef de direction de l’entreprise Virtual Gurus, basée à Calgary, a essuyé 170 refus d’investissement en capital de risque, un secteur dominé par les hommes, alors qu’elle tentait d’obtenir du financement pour sa nouvelle entreprise spécialisée dans la technologie des RH. Heureusement, l’entrepreneure, une femme Crie-Métisse membre de la communauté LGBTQ+, était déterminée à créer un marché virtuel de talents variés ouvert à tous, des mères célibataires aux vétérans handicapés en passant par les personnes transgenres.

Et aujourd’hui, elle est la première femme autochtone au Canada à avoir obtenu du financement de série A, grâce au soutien de Roynat Capital, une filiale en propriété exclusive de la Banque Scotia qui fournit des solutions financières ingénieuses aux entreprises du marché intermédiaire. Elle conseille donc ceci aux femmes : « Faites preuve d’audace, de courage et d’authenticité. En agissant ainsi, rien ne vous arrêtera et vous atteindrez votre but. » 

Soutenir les autres après avoir perdu son emploi

Bobbie Racette est aujourd’hui à la tête d’une entreprise spécialisée dans la technologie dont les revenus ont augmenté de près de 300 % sur douze mois, et elle admet qu’elle ne s’attendait pas à un tel succès : « Jamais je n’aurais imaginé me lancer dans l’entrepreneuriat, puisque j’ai quitté la maison à 18 ans. » Élevée par deux mères travaillant sans relâche, dont l’une est survivante des pensionnats autochtones et la première femme à construire des maisons dans la ville de Regina, la propriétaire de Virtual Gurus a parcouru le monde avant d’occuper le poste de contremaître de sécurité dans le secteur pétrolier et gazier dans la région de Calgary.

Elle a décidé de créer sa propre entreprise après avoir été licenciée du secteur pétrolier, alors qu’elle tentait de joindre les deux bouts en travaillant comme adjointe virtuelle pour des entreprises de services de soutien administratif en sous-traitance. Elle ajoute : « Je voulais être mon propre patron, c’est ce qui m’a poussée à fonder Virtual Gurus, mais j’ai réalisé que je pouvais transformer cette initiative en une immense plateforme et offrir des possibilités de travail à domicile intéressantes à d’autres personnes comme moi. « Malgré toutes mes compétences, j’étais une femme autochtone membre de la communauté LGBTQ+, donc je me heurtais à des refus. »

C’est à ce moment-là que l’entrepreneure a élaboré le modèle d’affaires de Virtual Gurus, qui recrute et forme des « adjoints virtuels » qualifiés en Amérique du Nord et qui, au moyen de son logiciel propriétaire, les met en relation avec des entreprises clientes, qu’il s’agisse de petites ou de grandes entreprises à la recherche de soutien administratif, que ce soit pour la tenue de livres et la saisie de données ou le marketing et le service à la clientèle. Elle affirme : « Nous outillons nos adjoints virtuels pour qu’ils puissent réussir, en les aidant à créer leur propre entreprise à domicile, en les mettant en relation avec leurs propres clients et en leur offrant une communauté en ligne où les membres se soutiennent mutuellement. »

Le principal élément qui distingue Virtual Gurus est son souci de créer des emplois pour les personnes de groupes sous-représentés. Actuellement, 80 % des talents qui proviennent de la région sont des personnes qui s’identifient comme étant des femmes. Et, parmi les membres de l’équipe qui s’identifient comme des hommes, environ 60 % sont des personnes noires, autochtones ou de couleur. 

Savoir s’adapter pendant la pandémie

L’importante mission de Virtual Gurus a permis à Mme Racette d’étendre les activités de son entreprise au cours des six dernières années. Toutefois, elle a dû s’ajuster pendant la pandémie de COVID-19, lorsque plusieurs de ses clients du segment interentreprises ont été aux prises avec l’incertitude financière. Elle explique : « Le plus important pour nous était que nos adjoints virtuels continuent à travailler, même si nous devions perdre de l’argent. Nous avons lancé notre programme "Les gens passent avant le profit" et offert des services d’assistance gratuits à plus de 100 entreprises en démarrage, afin qu’elles puissent poursuivre leurs activités sans se soucier du soutien administratif. »

La pandémie s’est révélée après tout une période propice pour la propriétaire de Virtual Gurus. En effet, elle a ciblé les nombreuses entreprises qui avaient licencié leur propre personnel administratif, mais qui avaient encore besoin d’employés en télétravail pour effectuer ces tâches administratives. Elle ajoute : « Nous avons connu une baisse de revenus au début, mais une fois que les entreprises ont réalisé qu’elles devaient maintenir leurs activités, nous avons connu une croissance remarquable pendant le ralentissement économique. Même aujourd’hui, alors que de nombreuses entreprises spécialisées en technologie éprouvent des difficultés, c’est tout le contraire pour nous, car nous fournissons un soutien administratif dont toutes les entreprises ont encore besoin. » 

Oser demander du capital de risque

Ce n’est pas étonnant que Virtual Gurus ait réussi à surmonter les difficultés en contexte de pandémie, puisque sa fondatrice a l’habitude de relever des défis de taille. Il ne faut pas oublier les deux années précédentes passées à se battre pour obtenir du financement afin que son entreprise poursuive ses activités et continue de croître.

Elle se rappelle comment, sans se décourager, elle a présenté son entreprise à des investisseurs partout en Amérique du Nord : « J’ai essuyé 170 refus. On me disait que mon entreprise n’était pas évolutive, alors que plusieurs clients consultaient mon site et qu’un bon nombre de personnes proposaient leur candidature. Ces critiques m’ont motivée, car je savais que nous étions évolutifs. Je devais simplement développer une technologie et mettre sur pied une équipe pour le prouver. »

Cette détermination était essentielle face à une résistance subtile et constante. De nombreux investisseurs potentiels étaient sceptiques quant à la capacité de Virtual Gurus à trouver une main-d’œuvre qualifiée parmi les personnes de groupes sous-représentés. Ces investisseurs semblaient négliger le fait que les entrepreneurs ne sont pas tous des hommes blancs.

En se rappelant toutes ses demandes de financement qui se sont soldées par des refus polis, mais vagues, ou par des messages non retournés, elle déclare : « Mon plus grand défi a été de faire en sorte que les gens croient en mes capacités, parce que, lorsqu’ils me voyaient, une femme autochtone membre de la communauté LGBTQ+, plusieurs d’entre eux ne réalisaient pas que les personnes comme moi ont beaucoup de potentiel. Parmi les 170 refus auxquels je me suis butée, 80 % d’entre eux ont été formulés par les hommes. Cela montre qu’il y a beaucoup de travail à faire pour diversifier la communauté technologique et celle des portefeuilles de placement dans lesquels tout le monde investit. »

Les propos de Mme Racette trouvent un écho dans les statistiques qui montrent que, bien que 51 % de la population canadienne soit composée de femmes, seulement 1,9 % du capital de risque est attribué aux entreprises qu’elles dirigent. Et, depuis 2014, seulement 10 % de toutes les opérations d’investissement en capital de risque au Canada ont visé une entreprise dirigée par une femme. Cette tendance est à prendre en considération si l’on songe qu’en Alberta seulement, 30 % des entreprises en démarrage spécialisées dans la technologie de la province sont fondées ou cofondées par des femmes. En discutant avec ses clients, la Banque Scotia a découvert que les femmes font face à des préjugés sexistes inconscients lorsqu’elles essaient de créer et de gérer une entreprise, il en résulte donc un écart entre les sexes en ce qui a trait au capital de risque. Par exemple, une étude exclusive réalisée en 2020 a montré qu’en matière de capital de risque, les femmes recevaient moins que les hommes : 2,3 % pour les femmes contre 97,7 % pour les hommes.

Heureusement, Bobbie Racette a persévéré et, grâce au bouche-à-oreille, elle a entendu parler de Raven Indigenous Capital Partners (Raven) de Vancouver, qui a financé le démarrage de Virtual Gurus, en lui accordant une somme d’environ 1 million de dollars en 2020.

Mme Racette admet que cet argent est arrivé au bon moment : « J’ai été interviewée lors d’une émission diffusée par une station de radio de Calgary et l’un des auditeurs était une personne transgenre dont le patron insistait pour qu’elle porte des habits d’homme pour venir travailler. Cette personne craignait qu’elle ne pourrait jamais être elle-même. Lorsqu’elle a entendu l’entrevue à la radio, elle s’est rendue directement dans les locaux de Virtual Gurus, elle pleuré dans mon bureau et elle a commencé à travailler pour nous en tant qu’adjointe virtuelle. Cet incident m’a rappelé pourquoi j’avais créé l’entreprise et pourquoi nous devions continuer. »

Trouver des gens qui croient en vous

Depuis, le nombre d’alliés, de contrats et d’investisseurs ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, elle affirme fièrement que Virtual Gurus est la plateforme d’adjoints virtuels la plus importante au Canada et la quatrième en importance aux États-Unis.

En fait, malgré l’incertitude sur les marchés en raison de la pandémie, Virtual Gurus a obtenu en mars 2022 du financement de série A de plus de 7 millions de dollars pour l’aider à développer sa plateforme technologique et à étendre ses activités aux États-Unis. Ce faisant, Mme Racette est devenue la première femme autochtone à avoir réalisé un tour de financement de série A. Elle attribue sa réussite au soutien d’investisseurs enthousiastes d’horizons variés, notamment de la plateforme The51 Financial Feminist™ où des investisseurs actuels et potentiels fournissent des capitaux à des femmes et à des fondateurs d’entreprise de diverses identités de genre.

La fondatrice de Virtual Gurus fait également l’éloge de Roynat Capital qui a aidé son entreprise à atteindre son objectif de capitalisation de 10 millions de dollars : « Nous avons passé en revue un certain nombre de grandes institutions financières avant de mettre fin à notre tour de financement, mais nous avons choisi Roynat parce qu’elle comprend bien la diversité de notre entreprise et la façon dont nous changeons la vie des gens. » Aujourd’hui, Roynat et la Banque Scotia offrent à Virtual Gurus un soutien constant et souple en matière de services bancaires et de crédit pour les entreprises, grâce à une équipe spécialisée en technologie et en innovation. Neelam Brar, directrice générale à Roynat souligne : « Nous mettons tout en œuvre pour établir des solutions de financement d’entreprises accessibles à l’intention des entrepreneurs à fort potentiel comme Bobbie Racette. Notre mission consiste à fournir des solutions de capital bien structurées aux entreprises en démarrage afin de les aider à concrétiser leur rêve et voir grandir leur entreprise. Nous sommes conscients des déséquilibres qui existent dans le secteur des technologies et dans l’économie en général en ce qui concerne l’accès au capital et nous sommes fiers d’avoir été choisis pour soutenir Bobbie et l’équipe de Virtual Gurus. » Virtual Gurus procède actuellement à une levée de fonds de capital de risque par titres de série B de 15 millions de dollars.

Mme Racette a remarqué que les conditions se sont améliorées pour les entrepreneures ou les chefs d’entreprise qui sont issus de différents milieux. « Il y a beaucoup plus de soutien qu’il y a cinq ans, alors utilisez les plateformes d’aide au démarrage qui regorgent de ressources utiles. »

Mme Racette encadre elle-même des personnes qui souhaitent se lancer en affaires à Platform Calgary, un organisme sans but lucratif qui a des contacts au sein du secteur des technologies de Calgary : « Je leur dis qu’ils doivent être résilients pour surmonter les difficultés, mais qu’il est possible d’atteindre leurs buts s’ils ont la volonté de concrétiser leur vision. »

L’initiative Femmes de la Banque ScotiaMD

Mme Racette ajoute : « J’ai réussi, car je me suis entourée de personnes qui croyaient en ma vision, notamment mes mentors, mon équipe et mes investisseurs. » Des programmes tels que l’initiative Femmes de la Banque ScotiaMD, un programme phare conçu pour accroître les perspectives économiques et professionnelles des femmes et des personnes non binaires dont l’un des trois piliers est le mentorat, aident à faire tomber les barrières auxquelles se heurtent les femmes et les personnes non binaires comme Mme Racette en leur donnant accès à du capital et en leur donnant une formation spécialisée, ce qui correspond aux deux derniers piliers du programme.

En revoyant son propre parcours dans le monde impitoyable du démarrage d’entreprise de haute technologie et de capital de risque, Bobbie Racette ne peut qu’encourager les femmes ou les personnes « différentes » à se lancer en affaires par ces mots : « Si je peux le faire, vous le pouvez aussi. L’échec n’existe pas, alors ne cessez jamais d’essayer. Et n’oubliez pas : « Faites preuve d’audace, de courage et d’authenticité. »

Parlez à un directeur, Relations d’affaires de Roynat Capital et obtenez de l’information sur la façon dont nous pouvons aider votre entreprise et découvrez les avantages de l’adhésion à l’initiative Femmes de la Banque Scotia.

[1] La plateforme The 51 Ventures, 2021